top of page
Photo du rédacteurMorgane Beauvais

Consentement sexuel : définition, chiffres, comment agir

Dernière mise à jour : 28 déc. 2023


Consentement sexuel : 8 choses à savoir sur le sujet


Le consentement sexuel est un thème d’actualité, car de plus en plus de personnes font face à des violences sexuelles, ou des viols.

En réalité, il est difficile d’estimer que le nombre de viol à augmenter. Ce qui est sûr, c’est que les victimes de ces actes sont de plus en plus nombreuses à en parler.

Qu’est-ce que le consentement sexuel, pourquoi les langues se délient-elles plus qu’avant, que dit la loi sur ces sujets ?



Un couple qui s'enlace joyeusement
©pexel


Sommaire :


7. Les biais du consentement sexuel


#1 - La définition du consentement sexuel


Le consentement sexuel n’est pas un contrat à proprement parler. C’est pour cela qu’il n’en n’existe pas de définition officielle. Cependant, si le consentement est bafoué, le tribunal se penche sur la communication établie avant l’acte.

Il est à noter, donc, que les relations sociales et la bonne entente entre les 2 personnes ne plaide en aucun cas en faveur d’une relation sexuelle. Ainsi, l’organisation Amnesty.org donne une définition relativement complète, qui est, en d’autres termes, la suivante :


Le consentement, soit l’accord entre 2 personnes avant tout contact, doit être :


Un choix libre


Le consentement sexuel est un choix libre et non biaisé, de toutes les personnes concernées. La contrainte, si elle est manifeste de près ou de loin chez un individu, est un caractère totalement bloquant au consentement. La contrainte peut se caractériser sous la forme d’une menace, d’un conflit d'intérêt, d’une emprise mentale, et de bien d’autres formes. Le choix de la relation n’étant pas libre, le parti concerné n’est pas considéré comme consentant.


Un choix éclairé


Tout contact à caractère sexuel est consenti si les individus ne se mentent pas ou ne cachent pas de mauvaises intentions. Il est illégal de mentir sur son âge (un mineur se faisant passer pour majeur, ou inversement), ou sur son moyen de contraception, en plus d’être dangereux.


De même, le choix ne peut être éclairé si la personne est saoule, ou sous l’emprise de substance. Ce qui est compris comme un “oui” par une personne ivre peut s’avérer être un “non” une fois le retour à l’état normal. Il est important de toujours rester en pleine possession de ses moyens.


Un choix explicite


Il n’y a pas de place au doute lorsque l’on parle de consentement. Si quelqu’un doute, c’est que c’est non. Si le “oui” n’est pas spécifiquement oral, il y a des signaux et des comportements qui ne trompent pas. La règle est simple : c’est un 100% “oui” obligatoire. S’il y a doute, c’est un “non”.


Un choix continu


Le consentement doit durer l’entièreté du rapport, et n’a pas de durée prédéfinie. Une personne qui, subitement, ne veut plus, a tous ses droits de dire non. De même, un oui le lundi n’est pas forcément un oui le mardi. Il est important de toujours capter le consentement de l’autre.



#2 - Les chiffres du consentement et du non-consentement


Le consentement sexuel à proprement parler est difficilement mesurable. Il n’existe, à l’heure actuelle, que des "suppositions" quant à des témoignages, notamment celui du Collectif #NousToutes.


La pression des femmes lors de relations sexuelles


Si ce témoignage fait état de la pression des femmes lors des relations sexuelles, il est important de préciser que cette pression peut être ressentie par tout individu, quel que soit son genre, son orientation ou la sexualité pour laquelle il s’identifie.


Le collectif #NousToutes a récolté plus de 100 000 participations, dont plus de 75 000 personnes qui ont moins de 35 ans. Un échantillon relativement jeune donc, et pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes.


Le collectif ayant interrogé des personnes s’identifiant comme femme, 88% d’entre elles ont déjà ressenti de la pression de la part de leur partenaire sexuel. Un chiffre qui met en lumière le manque d’empathie de l’être humain.


Le nombre de viols en France


Un chiffre mesurable mais biaisé, il y a, en 2021, 34 300 viols enregistrés. C’est 32% de plus qu’en 2020 (!). Le chiffre est en forte hausse, car, comme décrit au début de l’article, les personnes touchées par ces actes sont de plus en plus courageuses, et osent de plus en plus en parler aux autorités qui peuvent alors agir plus efficacement. Ce chiffre est donné par le Ministère de l’Intérieur.


Pour rappel, un viol est un acte sexuel avec pénétration, non consentie. La victime n’en est jamais responsable, c’est pourquoi il est important d’en parler autour de soi.



#3 - Participer à la fin des violences sexuelles, et à la montée des relations consenties


Si l’éducation des individus aux questions du consentement sexuel est une priorité au niveau mondial, il vous est possible de participer à cela, à votre échelle.

Participer à la fin des violences sexuelles et à la promotion des relations consenties est une cause importante.


En partageant ces connaissances avec votre entourage, vous contribuez à sensibiliser et à éduquer. Soyons des alliés pour les personnes victimes de violences sexuelles. Offrez-leur un soutien empathique et encouragez-les à chercher de l'aide professionnelle et à signaler les crimes.


Si vous êtes témoin d'une situation où le consentement en question ou de potentielles violences sexuelles, intervenez de manière sûre et respectueuse, en contactant au plus vite les autorités. Votre intervention peut faire la différence.


Enfin, soutenez les politiques et les propositions de loi qui veulent prévenir et punir les violences sexuelles. Soyez un défenseur de changements législatifs nécessaires.

Chacun de nous a un rôle à jouer dans la création d'une culture où le consentement sexuel est respecté et où les violences sexuelles ne sont pas tolérées.



#4 - Le consentement sexuel : la clé d'une relation saine et épanouissante


Le consentement permet d'ouvrir la discussion sur la sexualité tout comme il s’assure que les actes proposés sont acceptés par tous les partis.


Pour mieux comprendre l'importance du consentement sexuel et ça nécessité, une animation simple et ludique offerte par Emmeline May et Blue Seat Studios permet d’imaginer le consentement autrement : au lieu d’amorcer des rapports sexuels, vous leur faites une tasse de thé !



Cette vidéo est une adaptation en français de sexuel est souvent associé à une absence de désir ou à une coupure du désir entre les deux parties. Pourtant, le consentement peut être extrêmement sexy car il donne l'occasion de parler de sexe, d'exprimer ses envies et de développer une sexualité ensemble !


Il est important de demander le consentement de l'autre de manière ouverte et respectueuse, en posant des questions sur ce que l'autre aime, ce qui l'excite et ce qu'il a envie de faire. Il est également essentiel d'écouter et de comprendre le consentement de l'autre, en observant les signes physiques et en étant attentif à ses réactions.


Dans les relations de couple, le consentement peut sembler acquis après un certain temps, mais il est important de se poser régulièrement des questions sur ses envies et ses limites. Les personnes ont le droit de changer d'avis et de ne plus vouloir certains gestes ou pratiques sexuelles. Il est essentiel de discuter de ces changements et d'accepter que l'autre puisse avoir des envies différentes.


Le consentement sexuel dans les relations de couple est souvent négligé, ce qui peut conduire à des violences. Il est donc important de se questionner et de respecter le consentement de l'autre, même dans une relation de longue durée.



#5 - Savoir recevoir un «non» dans le cadre du consentement sexuel


Lorsqu'une personne exprime un refus, que ce soit par un geste ou par des mots, il est primordial que ce "non" soit entendu, respecté et accepté : tout acte ambigu, érotique, intime ou sexuel doit alors immédiatement cessé.


Dans la sexualité ou de manière générale, certaines personnes peuvent percevoir le "non" comme un signe de rejet et vivent cette expérience comme un moment désagréable, témoignant parfois d'une certaine frustration. En avoir conscience et pouvoir verbaliser ces émotions fortes avec respect et bienveillance, c'est déjà une bonne chose ! Vous pouvez mettre en travail ces difficultés avec un.e thérapeute qui vous aidera dans la compréhension de vos réactions notamment.

Accepter le "non" de son.sa partenaire c'est reconnaître l'autre dans son existence, sa liberté d'être, de vivre, de ressentir et identifier ses limites. Recevoir et accepter le "non" c'est être capable d'entendre les besoins de son.sa partenaire et s'orienter vers l'acceptation de l'autre. Et c'est aussi se confronter à vos propres limites, vos besoins et vos envies dans l'intimité. Ainsi, en acceptant sincèrement ce "non", vous orientez les besoins de votre partenaire et potentiellement ceux de votre couple vers une relation sexuelle et romantique respecteuse, plus saine et épanouie.


Il vaut mieux :

- oser poser la question, que présumer que c'est "ok" pour l'autre : "Est-ce que c'est ok pour toi si je continue ?", "Ça te fait du bien ?", "Qu'est-ce qui te ferait plaisir ?"

- s'arrêter si on a un doute, que regretter ensuite : "J'ai l'impression que quelque chose ne va pas, tu veux en discuter ?" ,"Tu n'as pas l'air d'apprécier ce moment, dis-moi ce qui te ferait plaisir"

- accepter le "non" avec respect, que réaliser un crime : "Je te remercie pour ton Non", "Merci de me faire confiance et me dire quelles sont tes limites :)"


-> N'oubliez pas que sans OUI, c'est NON ! On ne négocie pas les limites d'autrui.


Il me semble important de dissocier le "non" des croyances et de l'interprétation que l'on en a : "pourquoi le refus me met dans l'inconfort" et "qu'est-ce que je peux faire pour apaiser ce sentiment en moi" ? Recevoir et accepter un "non", c'est un cadeau ! La personne qui verbalise, exprime ou acte ses limites est légitime à le faire et vous devez le respecter. Insister ou pousser les limites d'une personne, c'est ignorer l'autre et c'est un crime puni par la loi.


Questionner son propre consentement et celui de l’autre, c’est communiquer ensemble pour s’assurer des limites de chacun.es et du bien-être de tous.tes.


Le secret pour s'assurer du consentement de son.sa partenaire c'est la communication qui se fait en amont, pendant et après l'acte sexuel. La communication est aussi verbale que non verbale et concerne tous les partis. Le consentement n'est pas une chose figée, mais mouvante et révocable à tout moment, alors n'hésitez pas à faire le point régulièrement avec votre partenaire.



# 6 - Verbaliser ou exprimer son consentement sexuel


Il y a différentes manières d'exprimer son consentement sexuel : par les mots, par les gestes, par le regard, mais le plus clair reste de le verbaliser de façon direct et avec enthousiasme : "oui j'aime ça", "continue", "encore", "j'adore", "ça me fait beaucoup de bien!".

Ainsi, par les mots, il n'y a nulle place à l'interprétation. Vous l'aurez compris, la communication reste l'outil sacré pour passer un bon moment de plaisir consenti et si vous avez un doute, n'y allez pas.


Dire "non" dans le cadre d'un rapport sexuel n'est pas une chose évidente pour tout le monde. De nombreuses raisons personnelles, familiales, environnementales peuvent l'expliquer. La peur de faire du mal, la crainte que l'autre puisse se sentir rejeter ou bien l'inquiétude d'avoir en face de soi une personne qui reçoit mal ce "non" : ce sont souvent les explications qui me sont partagées en cabinet.


Et de ce "non" découle parfois une forme de culpabilité ou la peur d'une réaction disproportionnée de la part de l'autre. Sachez que dire "non", ça s'apprend et vous n'avez pas à vous justifier. Vous êtes dans votre droit le plus total de vouloir vous faire entendre. Osez vous écouter, faites confiance à votre ressenti, à vos envies, à vos besoins et surtout à vos limites.


Lors d'un rapport sexuel par exemple, vous pouvez dire :

"non", "je ne veux pas", "stop", "arrête", "pas ici", "va plutôt de ce côté", "je préfère qu'on en discute"


N'oubliez pas que dire "non" est votre droit le plus total ! Si votre consentement sexuel est bafoué, sachez que ce n'est pas normal, que ce n'est pas ok et c'est aujourd'hui puni par la loi. Si tel est le cas, n'hésitez pas à contacter une des associations de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles :


Les associations de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles :




#7 - Les biais du consentement sexuel


Le guide pratique des biais cognitifs Shortcogs définit les biais cognitifs comme des « erreurs mentales qui se retrouvent dans notre jugement et dans nos impressions ».

Pour faire simple, un biais cognitif, c’est un raccourci de l’esprit face à la réalité. Voyez le comme un jugement ou bien une croyance influencée par nos émotions et l'interprétation de l'environnement qui nous entoure. Ces biais cognitifs se retrouvent aussi dans l’intimité, la sexualité et le consentement sexuel. De nombreux biais cognitifs existent dans ce contexte, notamment le biais de surperception sexuelle : « j’interprète les actions des autres personnes comme un signe qu’elles sont attirées par moi, alors que ce n’est pas le cas ». Ce biais peut mener à la transgression du consentement sexuel et conduire au harcèlement sexuel jusqu’à l’agression sexuelle, comme l’explique Shortcogs dans leur travail sur les biais de surperception sexuelle.


D’autres biais cognitifs existent et peuvent influencer le consentement sexuel et « pousser quelqu’un à dire oui à une pratique alors qu’elle n’en a pas envie », comme le précise T’es relou.es, ressource sur le consentement sexuel. L’habitude de dire oui, la peur de dire non, la peur d'être jugé, la peur d'être rejeté, l'effet de groupe, la crainte de décevoir, l'inquiétude de faire du mal, un lien d’autorité, l'effet halo, l'illusion de contrôle, le biais de survie, sont quelques exemples de biais du consentement sexuel qui existent.


Il n'est pas toujours évident d'avoir conscience de ces biais cognitifs et de leur conséquence dans la vie sexuelle. C'est pourquoi il est essentiel de savoir que les biais cognitifs existent dans des contextes de sexualité et dans le consentement sexuel. Pour commencer, portez une attention toute particulière aux décisions qui sont prises pour vous et les autres selon les contextes. Prenez le temps de réfléchir à vos envies, à vos désirs, à votre capacité à donner et à recevoir dans l'intimité et à votre situation personnelle, physique et émotionnelle avant d'agir. N'hésitez pas à poser des questions sans tabou, pour obtenir des informations claires afin de ne pas nourrir vos croyances. Et même s'il n'est pas toujours évident d'être objectif, essayez de discuter, d'écouter, de communiquer avec votre partenaire sexuel, verbaliser au maximum peut vous aider à prendre du recul dans vos choix. La prise de conscience est l'une des clés pour agir au mieux face à ces biais.



#8 - Le consentement sexuel, c'est sexy !


Une personne qui exprime ses envies, ses désirs, ses besoins et qui pose ses limites c'est offrir un cadre sécurisé à elle-même mais aussi à toutes les personnes autour.

Le consentement est valable dans tous les cadres et à toutes les situations de groupes, en binôme et même, seul.e.


Des petites choses anodines aux choses plus prononcées, par exemple :

- "Je peux me joindre à vous ?", dans le cadre d'une conversation

- "Je peux venir à côté de toi ?"

- "Je peux poser ma main sur ton épaule ?"

- "Peut-on discuter de ce qui s'est passé hier ?"

- "Est-ce que je peux te prendre dans mes bras ?"

- "Est-ce que je peux te faire un bisou ?"

- "J'ai très envie de te caresser, est-ce que tu en as envie aussi ?"

- "Puis-je t'embrasser tendrement la cuisse ?"

- "De quoi as-tu envie maintenant ?"

- "Veux-tu que je te pénètre ?"

- ...


Demander et verbaliser clairement ses intentions et son consentement ou non, c'est créer un lien de confiance avec l'autre. En ça, c'est vraiment sexy !


Découvrir l'épisode "Le consentement sexuel avec En avant toutes" du podcast Sin Eden Sublime, avec Louise Delagey, en version audio ou bien lire l'intégralité de l'épisode retranscrit à l'écrit en cliquant ici.


Description de l'épisode : Le consentement peut être sexy ! Le consentement sexuel prend plusieurs formes. L'association En Avant Toutes qui lutte pour l'égalité des genres et la fin des violences sexistes et sexuelles. Louise Delavier a accepté de répondre à mes questions. Elles nous partagent le B.A.B.A du consentement et les clés pour mieux le respecter et l'intégré dans l'intimité avec volupté. Bonne écoute :)



Si vous souhaitez approfondir le sujet personnellement ou en couple, n'hésitez pas à prendre rendez-vous pour une consultation en sexothérapie, ici.


Comments


bottom of page