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Comment débuter le BDSM

Retranscription écrite de l’épisode n°85 intitulé « Comment débuter le BDSM » avec Axelle de Sade, en ligne le 14/05/2023 - Le podcast s'intitule "Sin Eden sublime", créé et présenté par Morgane Beauvais, sexologue.

Retranscription écrite de l’épisode n°85 intitulé « Comment débuter le BDSM » avec Axelle de Sade, en ligne le 14/05/2023 - Le podcast s'intitule "Sin Eden sublime", créé et présenté par Morgane Beauvais, sexologue.

M : Morgane Beauvais - sexologue, créatrice et narratrice du podcast

A : Axelle de Sade - invité, aussi connue sous le nom de l’Albatrice ou Marie



Introduction du podcast


M : Bonjour, bonsoir, je m'appelle Morgane Beauvais et dans la vie, je suis sexothérapeute. Sur cette chaîne, je parle des sexualités, des pratiques alternatives, des fétiches en tout genre et des orientations romantiques et sexuelles. Les personnes interviewées mettent leur intimité à nu à travers des témoignages uniques et sans tabou. Vous écoutez Sin eden sublime, le podcast des sexualités, disponible sur toutes les plateformes de streaming.



Présentation de l’invité : Axelle de Sade


M : Depuis quelques années, l'éducation au BDSM et les partages d'expériences intimes à ce sujet s'exposent, se racontent et se vivent dans les médias, les réseaux sociaux, à des événements et même dans les chambres à coucher. C'est pourquoi j'ai pensé pertinent de rétablir les bases de ce qu'on nomme le BDSM pour toutes les personnes curieuses, inexpérimentées mais aventurières, qui souhaiteraient approfondir ce désir qui les appelle à sortir d'une sexualité normée. Je vous souhaite une bonne écoute.


Je suis très heureuse de t'avoir en face de moi, en présentiel. Avant de commencer à rentrer dans le détail de ce podcast tant attendu, pourrais-tu te présenter s'il te plaît ?


A : Bonjour Morgane, moi aussi je suis ravie d'être en face de toi. Mon nom est Axelle de Sade, ou l'Albatrice, mais on m'appelle dans la vie courante Marie. Je suis dominatrice professionnelle depuis dix ans environ.


Et avant ça, j'ai créé une association qui s'appelle L'Érosicratie avec un certain nombre d'amis, dont Senzo Mattox, Mélanie Legrand, et c'était une association qui visait à parler de la sexualité et de l'intimité via le vecteur de l'art. C'est beaucoup plus facile de passer par un objet culturel quel qu'il soit pour parler de sexualité, pour éviter d'être en frontale avec des envies parfois qui peuvent être perçues comme transgressives. Et avec toute cette petite bande, on a créé un festival qui s'appelle Érosphère, dont on va organiser la dixième édition cette année, en juillet 2023.


Et dernièrement, j'ai fondé une école qui s'appelle l'École des Arts Adiens. Et je travaille avec une associée, Diane de Séléné, et c'est une école qui vise à apprendre le BDSM, la manière dont on le pratique. C'est une école qui s'adresse aussi bien aux personnes qui sont novices, puisqu'il y a des cours d'initiation, et également à des personnes qui sont plus aguerries dans le monde du BDSM, puisqu'on a des masterclass. Et on a aussi des conférences qui visent vraiment à développer certaines techniques très particulières.



C’est quoi le BDSM ?


M : C’est une question que je te poserai à la fin du podcast, de rentrer un peu plus en détail sur cette fameuse école. Mais d'abord, peux-tu me donner avec tes mots ta définition du BDSM ?


A : Alors, en général, le BDSM, c'est un acronyme qui veut dire bondage, discipline, domination, soumission et sadomasochisme. Alors c'est pas ma définition, même si c'est très pratique de l'utiliser. Moi j'aime beaucoup la définition qui est donnée par Dossie Easton dans ses livres "L'art de dominer ou L'art de se soumettre". Et elle dit que c'est un échange de pouvoir entre deux personnes consentantes qui visent à produire un effet sur le mouvement, les émotions, le comportement, et les sensations. Et j'aime beaucoup cette définition parce que pour moi, le BDSM, c'est effectivement prendre une emprise sur quelqu'un, mais qui vise en fait à mettre en scène un fantasme qui sort de l'hétéronormativité classique et de la pénétration qu'on connaît, hétéronormée. pour aller vers une exploration sensorielle, mais une exploration qui passe d'abord par le cerveau.


Et je crois que dans le BDSM, le premier organe sexuel, c'est le cerveau. Et c'est jouer avec ce cerveau, grâce à des techniques ou des pratiques, qui vont nous emmener vers une tranche qu'on appelle soit le subspace pour la personne qui se soumet ou le domspace pour la personne qui domine et je trouve que c'est beaucoup plus juste parce que ce qui me semble important c'est quand on parle de BDSM c'est de ne plus être dans le décorum ou dans le stéréotype qu'on connaît de certains médias ou pas d'ailleurs qui vont matérialiser le jeu par des personnes qui sont habillées en noir, des personnes qui sont violentes, qui sont humiliantes, ce qui est vrai.


Mais en fait, je pense que tout le monde participe, tout le monde fait du BDSM quelque part sans le savoir, il y a autant de manières de pratiquer que de pratiquants. À partir du moment où on met un bandeau sur les yeux de son ou sa partenaire, à partir du moment où on attache les mains de l'autre, on est déjà dans le BDSM parce qu'on prend une emprise sur l'autre. Voilà pourquoi je préfère la définition de Dossier Stone, donc le MEX, mouvement, émotion, comportement et sensation.



La représentation du BDSM dans les médias


M : Tu me tends la perche pour la prochaine question, mais justement, que penses-tu de la représentation qu'on donne du BDSM dans les médias et même dans la pensée collective ? 


A : C'est une image qui a beaucoup évolué.


Au départ, c'était... Alors on a l'image évidemment du Marquis de Sade qui, on va dire, a donné le nom au sadomasochisme. Ça vient du Marquis de Sade. Et on est dans des écrits qui sont très violents et qui ne sont pas vraiment du BDSM puisqu'il y a l'absence de consentement des personnes qui subissent. Donc on est dans l’agression.


On n'est plus dans le BDSM. Et on a aussi Sacher Masoch. je ne suis pas sûre de bien prononcer, qui a écrit notamment La Vénus à la fourrure et qui va aussi donner le nom de sadomasochisme puisque là, on va parler d'une personne qui subit et c'est cette personne-là qui parle de ça. Et on est passé de ces écritures qui sont devenues à la mode à un cinéma des années 60-70 qui est transgressif, qui est plutôt un cinéma d'auteur, d'arrêt d'essai. Et il y a des très bons films d'ailleurs, je pense à Maîtresse, un film avec Bulogier que je trouve assez intéressant et qui quand même traite assez bien le sujet.


Et puis parallèlement, on a Les Médias. qui s'emparent du sujet. Et évidemment, les médias, c'est de l'instantanéité, c'est des images shots. Et là, on va aller sur quelque chose qui est beaucoup plus stéréotypé, avec une représentation, comme je le disais en introduction, d'une personne qui va être habillée en noir, en latex, en vinyle. On arrive sur le fameux dress code avec l'utilisation de certains accessoires qui sont très visuels, donc le martinet, le fouet.


Et on oublie un petit peu d'autres dimensions du BDSM qui peuvent être liées au fétichisme. Et ça devient un sujet de franches rigolades et de moqueries. Et aujourd'hui, avec le développement non seulement de l'Internet, mais aussi des plateformes de streaming en ligne. On arrive sur une image qui est un peu moins stéréotypée, bien que. Si je prends par exemple une série qui est assez rigolote et qui a eu beaucoup d'écho dans la communauté, je pense à Bounding.


La première saison est drôle, mais assez catastrophique sur l'image parce que On voit cette dominatrice qui... C'est la première scène du film en plus. Elle fait venir un assistant et cinq minutes après, cet assistant se retrouve en séance avec elle sans savoir qu'il doit uriner sur le client, sans savoir ce qui est en train de se passer. Donc là, on n'est clairement pas dans les us et coutumes du BDSM. Et puis on voit bien que sur la saison 2, ils ont fait appel à des experts.


Et d'ailleurs, cette dominatrice prend des cours avec une dominatrice pour lui donner justement les bases de ce qu'on appelle le BDSM. Donc, j'ai l'impression qu'aujourd'hui, le sujet est un peu mieux traité. Mais néanmoins, il reste encore quand même du travail. Et puis, est-ce que le BDSM peut être un sujet humoristique comme d'autres ? Pourquoi pas, en fait ?


Pourquoi pas ? Oui, on parle de sexualité, voire même désexualité en y faisant de l'humour. Pourquoi pas aborder le BDSM de cette manière-là, tant que les informations sont justes et non pas déformées, en tout cas comme dans Bounding, par exemple, notamment dans la saison 1.



Commencer à pratiquer le BDSM


M : Justement, beaucoup se demandent comment débuter le BDSM, parce que le BDSM peut t'effrayer, peut t'intriguer.


A : C’est vrai que ce n'est pas évident pour tout le monde de connaître les us et coutumes de cet univers.


M : Quelle réponse, toi, tu pourrais offrir à ça ? Comment débuter ? 


A : Moi j'aime bien certains livres et j'en ai parlé en introduction, l'art de se soumettre ou l'art de dominer, de dossier stunt, je les trouve vraiment très bien faits. Il y a aussi donc sur internet des sites comme FetLife qui sont une sorte de Facebook du BDSM avec des groupes de discussion sur différentes pratiques etc qui peuvent être intéressantes. Je conseille aussi d'aller fréquenter ce qu'on appelle les munchs.


Et si vous allez sur Fetlife, vous allez trouver une liste de munchs incroyable et il y en a dans beaucoup de villes, énormément de villes. A Lyon, Paris, Marseille, Valence, Toulouse, dans les Antilles, au Canada, en Belgique, en Suisse, il y en a vraiment énormément. Et c'est des endroits assez intéressants parce que souvent ça se passe dans des cafés ou dans des espaces assez facilement accessibles. Il n'est pas utile d'y aller habillé.


Et en fait, là-bas, souvent, il y a un débat qui va être posé autour d'une thématique. Puis-je être soumise ou soumise tout en restant féministe, par exemple ? Comment mettre en place un scénario lié à l'impact ? Les fameux tout ce qu'on a voulu savoir sur le BDSM sans jamais oser le demander. Donc, il y a des thématiques.


Et les gens vont prendre la parole, ceux qui veulent, et celles qui veulent, autour de la question du jour. Ce qui permet en fait, dans un premier temps, de se renseigner sur une pratique, de voir ce que les gens en retire, pourquoi est-ce qu'ils le font ? Quelles sont aussi les précautions à prendre ? Parce que le BDSM n'est pas sans risques, on joue parfois, quand on frappe quelqu'un, il ne faut pas frapper n'importe où, n'importe comment. Et puis ça sert aussi dans un deuxième temps à rencontrer d'autres personnes, à se renseigner sur les lieux où on peut aller pratiquer.



Les munchs, événements propre au BDSM


Donc vraiment, je recommande les munchs. Et puis ensuite, il y a aussi, notamment sur YouTube, il y a des tutos qui sont faits, qui sont très bien faits. En langue anglaise, il y a Heavy Lupine. qui vraiment parle très très bien des choses. Il y a Esther Talifet aussi qui avait fait ce qu'on appelle des pilotos qui parlaient justement de différentes questions du Sexpo, du BDSM et de plein d'autres choses.


Je pense que pour commencer, une fois qu'on s'est renseigné là-dessus, on est apte à commencer. Je précise qu'il n'est pas nécessaire de faire l'acquisition d'objets. On peut commencer avec des écharpes ou des collants. pour nouer les mains ou les pieds de son ou sa partenaire, bander les yeux, utiliser ses accessoires de cuisine, ses spatules ou même sa main pour donner des petites fessées. Moi, j'aime beaucoup jouer avec les élastiques, les élastiques de bureau.


Je trouve que c'est assez efficace en termes de douleur. Et au final, notre environnement, quand on regarde sa maison, on peut trouver plein d'objets. pour jouer. Après, j'invite vraiment les gens à se renseigner sur les questions liées à la sécurité. On ne peut pas, par exemple, si on prend du Viagra, on ne peut pas prendre du Poppers, ces petites bouteilles qui sont vendues dans les bureaux de tabac et qui servent à la dilatation anal.


c'est incompatible avec le Viagra et ça il faut le savoir parce que sinon on risque de tuer son partenaire.

C'est vrai que le BDSM est riche en... C'est un univers qui peut solliciter énormément l'imaginaire, et c'est ce que j'apprécie aussi. Et si je regarde un petit peu ce que peuvent faire les dominatrices dans ce monde-là, ont souvent cet aspect et cette tendance à être créatifs dans leur travail. Créatifs tout en respectant évidemment les règles de sécurité que tu nommes là, qui sont primordiales, même ne serait-ce que donner une fessée, on peut facilement toucher et même blesser le coccyx par exemple. Il y a tout un tas de choses qui peuvent sembler, des gestes qui peuvent paraître anodins, mais qui peuvent effectivement être dangereux si on ne prend pas ces précautions.



Le dress code et accessoires du BDSM


M : Et tu me tends encore une perche, si on fait un petit peu le tour des objets dans l'univers BDSM, qu'est-ce qu'on y trouve et surtout quelles sont leurs fonctions ?


A : Alors dans l'univers BDSM, on va avoir différents types de pratiques que moi je vais regrouper sous certaines terminologies. Moi je vous invite par exemple à aller sur Google et à taper liste de pratiques BDSM et vous allez avoir des listes assez conséquentes. Moi j'en utilise une, il y a 7 pages de pratiques. Et elles sont classées en grandes thématiques.


Et la première thématique va être la contrainte. Pour la contrainte, qu'est-ce que je vais pouvoir utiliser ? Alors je vais pouvoir utiliser des cordes, je vais pouvoir utiliser des scratchs, je vais pouvoir utiliser du film étirable, je vais pouvoir utiliser des écharpes, je vais pouvoir utiliser des collants. Qu'est-ce que je peux utiliser comme accessoire de contrainte ? Je peux contraindre aussi le corps, une seule partie du corps.


Par exemple la bouche, je peux mettre un oeuf par exemple, ou un morceau de fruit, ou alors ce que j'adore, c'est les bonbons. acidulés qui font que l'autre va baver énormément. Je vais pouvoir contraindre les mains. Comment je vais contraindre les mains ? Je vais pouvoir contraindre, je ne sais pas, les pieds.


Il y a tous ces accessoires de contrainte. ou est-ce que j'attache quelqu'un dans mon lit, est-ce que là je vois une rambarde d'escalier, je peux l'attacher sur l'escalier, en dessous de l'escalier. Donc voilà, utiliser son environnement et être créatif par rapport à son environnement, donc comprendre. Ensuite je vais avoir peut-être des pratiques qui sont liées à ce qu'on appelle l'impact ou la douleur. Alors l'impact, on va utiliser des martinets.


Pour l'impact, on va utiliser les martinets. On va utiliser, si on a des fouets, mais ça peut être aussi une règle. Si on n'a pas de fouet, une règle. Ça peut être aussi une canne anglaise, une cravache que je vais aller acheter chez, par exemple, un magasin de sport. Ça peut être aussi l'impact, on va le faire surtout avec la main.


La fameuse fessée qui va aller progressivement vers quelque chose d'un peu plus intense. La douleur aussi, ça peut être les pincements. Donc les pincements avec la main, les pincements avec une pince à linge, avec les pinces de bureau. Ça peut être aussi la morsure. Et puis après, on peut aller sur des choses un peu plus élaborées.


La douleur, on peut la procurer notamment avec des aiguilles, avec certains accessoires électriques faits pour. On ne prend pas son grille pain. et on ne l'arrange pas pour faire n'importe quoi. Là, en l'occurrence, sur l'électricité, il vaut mieux avoir du matériel fait pour. Donc voilà, réfléchir à ce qui peut procurer de la douleur.


Alors attention, quand je parle de douleur, je parle pas de douleur extrême, ça peut être une douleur gentiment, excitantes. Par exemple, moi j'adore les pinces à linge. Les pinces à linge, les mettre sur les tétons ou les mettre sur un sexe, sur les lèvres ou sur les bourses, c'est vraiment exquis et ça fait mal si on les laisse plus de 20 minutes ou plus de 10 minutes. Donc voilà sur la grande rubrique de la douleur. Après, on peut aller sur le fétichisme.



Les fétiches dans le BDSM


Il y a des personnes qui sont fétichistes. Fétichistes d'une partie du corps, mais ça peut être aussi d'une matière, latex, vinyle, fourrure. Fétichiste d'une odeur, odeur de pied, des odeurs intimes. Fétichiste aussi d'un environnement, médical, scolaire, religieux, pénitencier, policier. La rubrique du fétichisme, ensuite on peut aller sur les fameuses pratiques sexuelles. L'anal évidemment.


Dans mes clients, 80% de mes clients, je n'ai pas que des clients, j'ai aussi des clientes et des couples, Mais lorsque je suis avec des clients, 80% sont adeptes de pratiques anales mais ne savent pas comment l'exprimer à leur partenaire ou au contraire l'ont exprimé à leur partenaire mais elles ou ils ne sont pas adeptes de ça et donc ils vont réaliser leur fantasme avec quelqu'un qui paye. Mais dans les pratiques sexuelles, on va aller sur les pratiques anales souvent, les pratiques de fistes, ce qu'on appelle le consent-non-consent, c'est-à-dire qu'on va forcer quelqu'un qui a consenti en amont à faire quelque chose, mais on va singer la manière de forcer quelqu’un.


Je ne sais pas si j'ai parlé du fiste, je peux parler aussi de tout ce qui est lié à l'uro, donc les golden showers, fameuses avec Donald Trump notamment. Boire de l'urophilie, mais on peut aussi le mettre dans une petite bouteille et le mettre en spray, faire des glaçons avec, faire des pâtes, avec l'urine du soir quand elle est bien diluée. Pas l'urine du matin, ou alors c'est uniquement pour le spécialiste.

Donc voilà tout ce qui est pratique, les pratiques sexuelles. 


Et puis après, il y a le développement de scénarios. Par exemple, ce qu'on appelle la scissification, des personnes qui vont aimer se travestir, donc revêtir des tenues qui sont considérées comme des tenues féminines, les lingeries, les talons, les perruques, être maquillée, devenir quelqu'un d'autre et interpréter parfois ce que certaines personnes peuvent voir dans les films pornographiques. Ou alors développer des scénarios assez élaborés, je vous l'ai dit en amont, scolaires, religieux, etc. Là, j'ai balayé en gros, vraiment les grosses tendances du BDSM. Et on n'est pas obligé d'avoir du matériel pour ça. On l'a dans des magasins assez lambda.


Néanmoins, pour certaines pratiques, et je parlais de l'électricité notamment, il est quand même nécessaire de faire appel à du matériel qui est prévu pour.



Le parcours de Axelle de Sade : école des arts sadiens, Erosticracie, Erosphère


M : C’est quelque chose que l'on peut voir dans ton école parce que, oui, tu as une école de BDSM, tu as ouvert une école de BDSM. Est-ce que c'est bien le mot ? Est-ce que ça englobe bien tout ce que tu fais ? Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ton parcours et ce qui t'a mené aujourd'hui à être là où tu en es ?


A : Je peux parler de mon parcours.

Alors, l'hérostique raciste est né d'une idée de comment on parle de son intimité. Moi, j'ai été élevée dans une famille où le sexe était tabou, famille plutôt prude. Et moi, je sentais que j'avais au fond de moi une sexualité qui était considérée comme hors norme. Et je me suis posé la question avec Charlie Oscar, qui est cofondatrice de l'éroticratie, de comment on en parle. D'où la naissance de cette association-là.


Et au fur et à mesure, Et avec le festival Erosphère, on s'est rendu compte que c'était un besoin qui était exprimé par d'autres. Et par exemple Erosphère, lorsqu'on met les places en vente, une heure et demie après, toutes les places sont vendues. Et on nous disait aussi qu'une fois par an, ce n'était pas suffisant. Les gens sont vraiment demandeurs d'une éducation sexuelle.


En dehors de justement la découverte théorique qui peut se faire par les livres, par les tutos, etc. Et il y a bien un besoin exprimé de mise en pratique et d'accompagnement vers cette mise en pratique, surtout dans des environnements où justement parler de son intimité, qui est parfois pas évident, c'est accueilli avec bienveillance. Et lorsque je me suis lancée dans la domination professionnelle, je me suis rendue compte en fait que les couples que je recevais avaient envie d'apprendre et qu'ils ne trouvaient pas un lieu pour le faire.


D'où l'idée de créer cette école. Alors certes, je l'ai ouverte il y a un an, mais c'est une idée dont on a parlé notamment avec Senzo bien avant, mais c'est toujours une question de temps, surtout quand on est dans l'associatif, c'est compliqué parce qu'on a un métier à côté. Et l'année dernière, et notamment avec l'histoire du Covid, parce que quand on est travailleuse du sexe et que le Covid arrive pendant deux ans, c'est compliqué en fait. Et ça laisse le temps de développer d'autres projets. Et c'est comme ça que je me suis dit, on va créer l'école des arts sadiens et pas une école de BDSM.


Les arts, parce que pour moi, la sexualité, c'est une forme d'art. C'est vrai que chacun, comme le dessin, on peut le pratiquer chez soi, on va faire des magnifiques soleils, etc. Mais tout le monde n'a pas un talent inné, comme Van Gogh ou je ne sais pas qui. Et le fait de prendre des cours, on va découvrir des nouvelles choses, on va apprendre des techniques, et puis ce qu'on fait va avoir une autre ampleur. 


Et c'est un peu la même chose avec la sexualité, c'est-à-dire que oui, on peut le pratiquer chez soi, avec ce qui nous semble inné et ce qu'on a vu aussi dans certains films, mais le fait de partager avec des personnes dont c'est le métier, et le fait de partager aussi avec d'autres personnes dont c'est les questions, le questionnement, fait qu'on va ouvrir des horizons, on va peut-être aussi ouvrir de nouvelles envies et ça va participer à une forme d'exploration et voire d'épanouissement sur ce sujet-là.

Donc c'est pour ça que la notion d'art était importante pour moi, ne serait-ce que aussi pour donner envie aux gens de s'intéresser à cette matière-là et de ne pas faire peur. Parce que c'est aussi la question, à partir du moment où on parle de sexualité, ça fait peur où on va. Est-ce que c'est glauque ? Est-ce que c'est pas glauque ? Etc.


Là, on parle d'art. Donc déjà, c'est rassurant. Après, j'ai utilisé le terme sadien parce que mon nom de dominatrice est Axel de Sade et que dans l'univers du BDSM, Axel de Sade a une forme de renommée. Mais vous l'avez compris, le marquis de Sade n'est pas une référence en matière de BDSM. Mais je trouvais ça joli, en fait, le terme de arts sadiens.


Ça me faisait penser arts sadiennes, les arcadiens, qui sont un dessin animé des années 80, qui m'a beaucoup fait rêver, en fait. Donc, c'est pour ça que je suis partie sur les arts sadiens.

C'est une école où on prend peu d'élèves. C'est-à-dire que par cours, on est entre 4, 5, 6, 7, voire 8. Parce que c'est important de laisser les gens poser leurs questions et partager leurs expériences. Nous, en tant qu'experts ou professionnels, on va amener un cadre et on va créer un cercle qui va permettre à chacun de pouvoir se libérer. On va montrer certaines techniques, on va attirer l'attention sur certains risques, sur la manière dont on va...


Tu en parlais tout à l'heure, la fessée, l'impact. C'est vrai qu'il y a une méthodologie si on veut le faire correctement. Et puis ensuite de répondre à certaines questions.


L’importance de la communication dans le BDSM


L'échange est très important dans ce qu'on fait. On a des leçons d'initiation. où on va commencer par de la théorie et on va aller sur de la pratique. Et on a mis en place aussi un parcours de progression. On va commencer par un cours sur les fondamentaux, où on va expliquer d'abord ce qu'est le BDSM, expliquer aussi légalement quelle est la différence entre le BDSM et les agressions, et la différence et le consentement.


Et aussi le fait qu'on soit en état de conscience non modifiée. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la Cour européenne des droits de l'homme. Expliquer aussi quels sont les ressorts psychologiques dans la domination, dans la soumission, comment on va construire ensemble un dialogue autour des pratiques, comment on va matérialiser un consentement, et comment ensuite on va mettre en place une session BDSM, l'avant, le pendant et l'après, qui est très important. On va aussi réfléchir à quel personnage on est dans le monde du BDSM. Qui sommes-nous ?


Et construire ce personnage concrètement, le nom, la tenue, les pratiques. l'environnement sensoriel, la musique, le son, la lumière, etc. On va vraiment travailler sur ce personnage-là. Et puis ensuite, on va, au fur et à mesure du parcours d'apprentissage, aller sur certaines pratiques qui nous intéressent ou pas. Et puis pour ceux qui ont envie de développer, on va aller sur des masterclass.


Donc le masterclass par exemple des aiguilles avec Diane Killer qui va vraiment... Enfin Diane, elle est capable de poser 2000 aiguilles sur un corps. Très peu de personnes peuvent le faire. Même si là sur les masterclass, on ne va pas poser 2000 aiguilles, elle vient quand même expliquer comment on pose des aiguilles. On a Juan Carlos qui vient parler de la technique du fist ou du lavement, Nes Harper qui vient sur le fouet notamment et bientôt sur le fireplay, Diane de Séléné qui va parler du BDSM dans le couple, comment on construit une relation BDSM avec un partenaire ou une partenaire avec lequel on vit, ce qui n'est pas évident.


Ou sur la négociation, Sacha Bellamy qui va expliquer par exemple ce qu'est la fornifilie, l'art de transformer un humain en mobilier, en table de chevet, en canapé. Donc tout ça sont les masterclass. Et puis ensuite on a une nouvelle thématique qui va être les conférences. Ou là, de manière théorique, on va aller sur, par exemple, le système de récompense dans la relation sexuelle. Et c'est Maëlys Castey qui nous en parle.


Maëlys qui est capable de nous faire, et qui nous fait pendant quatre heures, un cours sur la sexualité masculine contrôlée et sur la mise en cage de l'autre. Et c'est passionnant. ou Juan Carlos qui va venir nous parler de quels sont les ressorts de la pensée sadomasochiste. Et là, on va un peu plus sur de la sexologie. Voilà comment l'école s'est construite.


Et comme on dit école, on s'amuse un petit peu avec ce qu'on entend par le scolaire. Et donc il y a un cursus et puis on a une attestation. Et quand on suit six cours, On a une forme de diplôme qui atteste qu'on a suivi six cours, qui n'atteste pas d'une compétence, mais bien du fait qu'on a suivi six cours, je ne peux pas dire mieux. Puis on a un petit goodies qui permet de matérialiser le fait qu'on est un élève de l'école des Arsadiens.


C'est un projet qui a été développé il y a un an et qui maintenant prend énormément d'ampleur. On cherche un lieu pour maintenant pouvoir développer des cours tous les jours tellement il y a de demandes.



Le BDSM, une pratique déviante ?


M : Que peux-tu dire aux personnes qui considèrent le BDSM comme déviant ? Et on arrive à la fin de ce podcast, je te poserai ensuite une dernière question.  


A : Mais c'est vrai que c'est quelque chose qui revient régulièrement dans mon cabinet. J'ai beaucoup de personnes qui culpabilisent de leurs envies, de leurs fantasmes, de leurs pratiques et aussi des partenaires qui sont consciemment ou non dans le jugement de ce genre de pratiques et qui les définissent comme déviants. Moi, j'ai envie de dire que ce que je recherche dans la sexualité, et ce que peut-être tout le monde recherche dans la sexualité, c'est de pouvoir jouer.


En fait, la sexualité, c'est des jeux pour adultes. Et quand on dit jouer, il y a se mettre dans la situation de l'enfant qui... Souvenons-nous, lorsqu'on était enfant, on jouait à l'infirmière ou docteur ou je sais pas quoi. Et au final, on était assez innocents et on était dans une exploration corporelle. Et on était dans une exploration corporelle qui n'était pas basée sur une morale judéo-chrétienne. Et on était tout à fait ouverts et on ne savait pas trop ce qu'on faisait au final dans ce truc-là. J'ai envie de dire que le BDSM c'est un peu pareil, c'est-à-dire qu'on a face à nous un corps avec des envies et ce qui est important c'est de les accueillir.


M : Qu’est-ce qu'on appelle la déviance ?


A : C’est une bonne question.


Moi, je n'ai pas l'impression qu'on est déviant. On a peut-être des envies qui sont un peu hors normes. Mais toi qui es sexothérapeute et sexologue, quand les gens te disent que c'est de la déviance, comment tu pourrais le qualifier ?


M : Déjà je leur demande ce qu'il met derrière le mot déviance et qu'est-ce qui leur permet de poser ce mot-là dans ce contexte-là. C'est d'ailleurs tout l'objet de mon travail actuel, la fonction de ce qu'on appelle les paraphilies, des pratiques dites alternatives de la sexualité, dont le BDSM, et à distinguer de la déviance.


Dans la déviance, il y a l'idée de nuire à soi-même ou à l'autre.

Donc ce qui dissocie la déviance d'un jeu entre adultes dans le cadre du BDSM, c'est l'intention. Et on rejoint un petit peu ce que tu disais au départ, le consentement évidemment, mais l'intention qu'on met derrière. Il y a des personnes qui vont aller flirter avec ce que j'appelle leur part d'ombre. Le BDSM est un espace pour explorer ses parts d'ombre dans un cadre bien spécifique où le consentement est constamment présent. La déviance va aller au-delà de ça.


Vous voyez, vous avez cette limite et on va vous dire, la limite, le trait qui est face à vous, ne dépassez pas ce trait, c'est y aller volontairement et y prendre plaisir.

A : Je vois tout à fait ce que tu veux dire et d'ailleurs ça me fait penser à une grande question aussi parce que tu le dis très bien, le BDSM c'est explorer sa part d'ombre, aimer faire mal à l'autre, aimer humilier l'autre ou au contraire aimer recevoir l'humiliation ou la douleur. Mais c'est vrai que l'intention et la motivation, il faut pouvoir l'analyser en amont. C'est-à-dire pourquoi est-ce que l'autre veut que je fasse ça ? Est-ce que moi je veux faire ça ? Parfois, il y a des gens qui vont aller dans ce genre de pratiques pour érotiser une forme de traumatisme.



Le BDSM : une question d'intention


Et ils vont pouvoir rejouer ce traumatisme avec des personnes qu'ils connaissent. Ils vont maîtriser ce qui va se passer. Et quelque part, ce traumatisme va pouvoir être supportable parce que je peux le rejouer dans des conditions safe, etc. Par contre, moi, je me souviens avoir rencontré un homme qui voulait une soumise, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, la sortir aussi de sa vie sociale pour la transformer en esclave. Et je me posais la question, mais pourquoi est-ce que tu veux faire ça ?


Est-ce que derrière, tu n'as pas une faille d'insécurité que tu essayes de combler en privant l'autre de liberté ? Au final, pour moi, le BDSM, ça doit rester un jeu. Vraiment un jeu. Et il ne faut pas perdre son humanité et ne pas perdre de vue que c'est un jeu. Et c'est pour ça que le fait de mettre des noms sur ces personnages qu'on interprète me semble important pour les distinguer de l'être humain que, fondamentalement, nous sommes.


ne pas oublier qu'on est dans le contrat social de Rousseau et que tout le monde, enfin les gens sont égaux et que ça reste un jeu en fait.

Donc c'est vrai que la question de la motivation est vraiment importante et à partir du moment où on se retrouve dans un jeu où on fait plaisir à l'autre mais on se fait violence à soi, Je pense qu'il faut sortir à ce moment-là de ce jeu-là et de la pratique qui est en train de se passer parce qu'au final, quand on parle de consentement, on doit aussi parler de contentement et de satisfaction des deux partenaires en présence.


C'est pour ça que ce n'est pas dénué de risques et c'est aussi pour ça que l'école me semble aussi importante parce que ça permet de pointer du doigt certains risques.



Quelles sont les vertus du BDSM ?

M : J’ai réalisé un podcast il y a deux ans avec une personne qui vit une relation 24-7 en tant que slave, en tout cas c'est les mots qu'elle utilise pour définir sa relation. Je vous invite à l'écouter parce qu'il rentre vraiment dans le détail de ce que tu exposes là et elle parle vraiment de de la position de son maître et de sa position à elle et de la communication qui est constante dans leurs relations et des remises en question non pas des fondamentaux de leur pratique mais de l'intention pour justement éviter les déviances. 


Et c'est un couple que j'ai eu la chance de rencontrer et que j'ai trouvé extrêmement intelligent, déconstruit, riche, parce que dans tous les cas, pour évoluer dans ce genre, dans ce type d'univers, je pense qu'il faut, c'est bien la base de ce podcast, se renseigner, apprendre, se former dans l'école, dans ton école notamment, etc.


Et puis, si je peux rajouter quelque chose, et peut-être pourras-tu me dire ce que tu en penses, mais Dans mon travail, ce que j'ai pu constater, et c'est aussi l'objet de ma thèse actuelle, c'est que le BDSM, pour ne pas nommer toutes les paraphilies en général, c'est-à-dire les fétiches, paraphilie ça veut dire aimer à côté d'eux, donc tout ce qui sort de la « norme » de la sexualité très hétéronormative, Toutes ces choses-là participent à l'équilibre de certaines personnes. Puisque comme tu l'as très bien dit, il y a l'idée peut-être d'aller chercher la guérison d'un traumatisme, de sublimer.

Je parlerai plus de sublimation. Et ça, la sublimation, c'est le quotidien des êtres humains. Simplement, on ne met pas forcément de la conscience dedans. Faire du sport, cuisiner, aimer, c'est sublimer. Et le BDSM est une forme pour moi de sublimation.


Et en ce sens, il y a donc des vertus à pratiquer le BDSM et surtout à s'intéresser à ces univers-là. Et c'est pourquoi les personnes qui pourraient avoir des a priori notamment alimentées par les médias et ce genre de choses peuvent être très rapidement déconstruits lorsqu'on enlève un petit peu le rideau rouge et on comprend finalement que qu'il y a derrière des êtres humains, des histoires, des questions, des expériences, des vies et surtout le consentement.


A : Tout à fait. Je ne peux pas mieux dire que ce que tu as dit sur la question de la sublimation. Tous les pratiquants et pratiquantes du BDSM n'ont pas subi de traumatisme.

On peut aussi aimer Juste découvrir de nouveaux jeux, faire appel à son âme d'enfant, pour moi c'est important en fait. Cette histoire de bienveillance et d'accueil de fantasmes, on peut ou ne pas réaliser. ce qu'il nous a demandé mais ce qui est important c'est de bien l'accueillir en fait parce que sinon l'autre en face n'osera plus parler. Après d'où ça vient ça peut être aussi des petites Madeleines de Proust, des souvenirs d'enfance qui sont assez sympathiques.


M : Mazoc en parle très bien. On parle de sadomasochisme parce que lui, étant petit, il se prenait les fessées de sa grand-mère et de sa mère. Et en grandissant, il s'est rendu compte qu'il y prenait plaisir. Donc effectivement, c'est vrai qu'il y a ça aussi.



BDSM : Les jeux et dynamique de pouvoir


A : Il y a le pouvoir aussi.

C'est vrai que prendre du pouvoir sur quelqu'un, c'est assez excitant. Ou au contraire, lâcher les clés, donner les clés à l'autre, les clés de son corps, les clés de son esprit et d'être à disposition, sachant que ce qui va se passer c'est quelque chose qu'on aime, c'est très reposant en fait, c'est assez sexy, moi je trouve ça…


Ça me fait rêver de donner, j'aime bien prendre les clés, moi je suis quelqu'un de pouvoir, donc j'aime bien prendre les clés, regarder comment l'autre va s'emparer de ce que j'ai mis en place, de pouvoir effectivement conduire quelqu'un d'un point A à un point B. La dimension psychologique du jeu m'intéresse particulièrement. et les personnes que je vois sont plutôt à la recherche de lâcher prise en fait, à partir du moment où on se soumet à quelqu'un qu'on a confiance dans la personne dans lequel on se soumet, qu'elle lâche prise. Quand on parle de déviance, C'est vrai que pour moi ça me choque et je suis contente de t'avoir entendu parler de la question de l'intention et de la motivation qui au final dans le BDSM est fondamentale. Mais je pense que dans toute la relation sexuelle classique elle est aussi fondamentale.


Mais ce que j'aimerais bien qu'on retienne des pratiques BDSM, c'est au final la notion de on s'amuse, sans jugement, néanmoins en faisant attention à ce qu'on fait, en respectant certaines règles de sécurité, en posant aussi ce qu'on appelle le safe word, le mot de sécurité. hyper important. Mais voilà, c'est vraiment... On joue, on interprète quelque chose, on interprète un personnage. Et au final, on crée des scénarios, on sublime la relation sexuelle, on excite le cerveau.


M : C’est une excitation du cerveau. Et c'est ça, moi, que j'aime dans le BDSM. Je rajouterai une dernière chose, c'est aussi le caractère enveloppant.


Je rajouterai une dernière chose, c'est aussi le caractère enveloppant du BDSM. Tu le disais aussi, tu l'exprimais un petit peu. On retourne à l'enfance d'une certaine manière et le fait d'être prise en main pour pouvoir lâcher prise, c'est ce caractère enveloppant qui permet ça. et tout le monde ne se l'autorise pas. Et surtout, tout le monde n'a pas d'espace et de cadre pour le vivre. Le BDSM le permet. Et avoir une école comme la tienne pour pouvoir proposer ce cadre-là, présenter et partager des outils et votre expertise, je trouve que c'est hyper riche, hyper intéressant et vraiment le bienvenu en 2023 et pour les années à suivre. 


M : Merci. On va clôturer. Je te laisserai juste donner le dernier mot de la fin.

Mais en tout cas, merci d'avoir accepté de répondre à cette interview. Merci pour nos échanges aussi. Et puis, merci à vous de nous avoir écoutés. À très bientôt.



Le mot de la fin


A : Merci à toi Morgane de m'avoir reçu autour de cette thématique-là. Le mot de la fin sur le BDSM, je l'ai dit un petit peu tout à l'heure, c'est surtout si quelqu'un vous exprime, une envie, un fantasme. L'accueillir avec bienveillance. Peut-être qu'on ne peut pas le matérialiser. Et peut-être que lorsqu'on reçoit cette demande, d'abord il faut que l'autre ose vous l'exprimer.


C'est-à-dire qu'il y a déjà une confiance. La personne a confiance en vous. Donc remercier cette personne-là par rapport à ce désir qui a été exprimé. Peut-être qu'au départ, ça ne nous parle pas. Moi, quand au départ, on m'a parlé du rot, ça ne me parlait pas du tout.

Je ne comprenais pas. Quel est l'intérêt de pisser sur les gens ? Je ne comprenais pas. Et en fait, je me suis renseignée. J'ai été dans des munchs.


On a parlé du rot. Et j'ai compris ce qui se jouait derrière psychologiquement. Et ensuite, j'ai été amenée à la pratique. Pas à pas. Et c'est ça, en fait.

On ne passe pas de ce qu'on appelle vanille, personne qui ne connaît absolument pas le BDSM, à maître ou maîtresse, à guéri, etc. Non, c'est un apprentissage. Et un apprentissage, c'est pas à pas. Et peut-être que si l'autre en face ne sait pas ce qu'est le BDSM, on peut juste commencer par bander les yeux, attacher les mains. 


Et puis au fur et à mesure, on va découvrir de nouvelles pratiques.

Et on va avoir un chemin, c'est une exploration intime. Certes, on lui a donné un nom, mais ça reste ni plus ni moins l'exploration d'une intimité, d'une sexualité qui se déplace du génital pour aller sur d'autres parties du corps et notamment l'organe principal, le cerveau.


M : Si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à me soutenir et repartager mon travail. Je vous invite à découvrir les nombreuses thématiques que j'aborde sur l'intimité, les relations, les pratiques sexuelles, en tout genre, à travers des témoignages uniques et surtout sans tabou. 


Ces podcasts sont disponibles sur votre plateforme de stream préférée en cherchant Sin Eden Sublime. Avez-vous déjà envisagé une sexothérapie ? Vous vous interrogez peut-être sur votre intimité, vous rencontrez un problème avec votre sexualité seule ou en couple, vous êtes au bon endroit.

En tant que sexothérapeute, j'accompagne toutes les personnes désireuses d'avancer vers le mieux-être. Rendez-vous sur www.sinedensublime.com pour prendre rendez-vous.


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Retranscription écrite de l’épisode n°85 intitulé « BDSM - Comment débuter le BDSM ? » du podcast Sin eden sublime porté et présenté par Morgane Beauvais, sexologue, sexothérapeute

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